mémoriser

Comment mémoriser une présentation orale

Mémoriser doit être ta priorité

Une mémoire plus que parfaite

Au moment de faire ton discours, lorsque tu seras devant un public, tu risques de stresser. Les conditions ne seront pas optimales comme lorsque tu t’entraînes chez toi. Il faut donc mémoriser ton texte plus que parfaitement. Pour être sûr que même si ta mémoire est un peu diminuée par le stress, elle soit suffisante.

À l’image du dicton qui dit « Qui vise la lune touche le sommet de l’arbre » (ou quelque chose du genre).

Si tu te contentes de connaître ton discours « à peu près », et que tu cherches encore un peu tes mots quand tu répètes, tu te tires une balle  dans le pied.

Car lorsque tu seras devant un public tu vas passer de moyennement bien à mauvais.

Je ne dis pas ça pour te mettre la pression. Mais toi tu veux que ton niveau de mémorisation soit parfait au moment même de ton discours devant un public. Et pour ça, il faut que tu aies fait en sorte que ta mémorisation ne soit pas « moyen, ça passe ». Mais plus que parfaite.

Il faut donc que tu aies répété ton discours de sorte à ce qu’il soit devenu automatique pour toi.

Au nom de l’interprétation

Je ne te demande pas de le faire pour me faire plaisir. Mais pour l’amour de ton interprétation. Car une fois que tu auras parfaitement mémorisé ton discours, tu pourras te concentrer sur ta gestuelle, ta voix, ou tes émotions.

C’est comme lorsque tu apprends à conduire. Tant que tu n’as pas appris à bien passer les vitesses et à gérer les pédales, ça va être difficile pour toi d’analyser la route devant toi. Ou de faire tes vérifications.

Si ta mémorisation n’est pas maîtrisée à mille pour cent, ça t’empêchera donc de te concentrer sur ton interprétation.

Et c’est dommage, parce que tu as préparé un super texte et tu sais que tu es capable de l’interpréter génialement maintenant que tu as lu tous les articles de ce blog ! Mais juste à cause de la mémorisation, tout est gâché. 😞

En plus, dis-toi que si tu as mémorisé parfaitement ton texte tu n’auras quasiment pas besoin de le lire. Tu seras donc plus libre et décontracté dans ta manière de t’exprimer. Et crois-moi, ton public t’en sera reconnaissant.

Car il n’y a rien de pire que de devoir écouter quelqu’un qui lit un texte pendant deux heures (ou même deux minutes).

En plus, lorsque tu as vraiment bien mémorisé ton texte, c’est là que tu peux commencer à vraiment t’amuser et te lâcher.

C’est là que tu vas prendre du plaisir à faire ton discours. Tu pourras te focaliser sur ton interaction avec le public, en le regardant dans les yeux. C’est là que la véritable magie du discours commence.

Bref, si le discours était une tartine de nutella, la mémorisation serait le moment où tu dois faire l’effort de tartiner. Tandis que l’interprétation, c’est le moment où tu savoures enfin chaque bouchée de chocolat. Pas de mémoire, pas de tartinage. Pas de tartinage, pas de chocolat. À toi de voir !

Le problème, c’est que même après avoir passé des heures à apprendre ton texte, tu ne te sens jamais sûr de t’en souvenir parfaitement le jour J. Et ça te stresse. Et qui dit stress, dit interprétation gachée.

Alors comment mémoriser ton discours parfaitement ?

Il y a deux manières de mémoriser un discours :

Tu peux soit choisir de mémoriser la structure du discours et expliquer avec tes propres mots les sous idées de cette structure.

Ou tu peux préparer un script et apprendre ton discours mot à mot.

Tout dépend des choix que tu vas faire. Si tu veux faire un discours musical, ou comique, il est préférable de mémoriser des blagues et des vers à l’avance. Car ce sont des techniques qui par définition sont techniques et difficilement improvisables !

S’il s’agit pour toi de raconter une histoire, ou d’expliquer une idée avec tes mots pour que ce soit plus naturel et plus clair, tu peux opter pour la structure.

Dans tous les cas, je vais te donner deux outils qui, combinés, vont te permettre de mémoriser ton texte de ces deux manières.

Mémoriser la structure avec la map

Pour ce qui est de mémoriser une structure et de l’expliquer avec mes mots de manière claire et efficace, je suis devenue très forte à ça, grâce aux maps.

J’ai eu la chance de faire une formation qui m’a appris à utiliser cet outil. Et je vais t’expliquer comment je l’utilise pour mémoriser mes discours ou faire une présentation.

La map m’a sauvé la mise de nombreuses fois.

Par exemple, lorsque j’étais guide touristique. À peine embauchée, j’ai eu 3 jours pour créer, structurer et apprendre le contenu nécessaire pour animer une visite guidée d’une heure et demie. Le jour d’après, je devais faire la visite à un groupe de 30 personnes. Je n’avais droit ni à mon texte, ni à l’erreur, et la map m’a sauvé.

Comment faire une map ?

Pour apprendre la structure de mon texte, j’ai fait une map.

  1. J’ai pris une feuille blanche, je l’ai mise à l’horizontale, et j’ai écrit au milieu « Visite guidée ».
  2. Puis j’ai regardé mon texte, et j’ai écrit pour chaque paragraphe l’idée clé auquel il correspondait, en me posant la question : « De quoi ça parle ?« . Par exemple : présentation, but de la visite, comment ça va se passer, blague, valeurs du musée, histoire de la première automobile, blague sur Camille Jenatzy, etc. J’ai donc les grandes lignes de mon texte, ses différentes étapes, représentées par un mot clé.
  3. Je mets alors chacune de ces étapes sur des branches que je mets tout autour de mon noyau central, dans le sens des aiguille d’une montre, en partant du côté droit.
  4. Pour chacune de ces idées, je vais lui faire un dessin qui va la représenter. Pourquoi ? Parce que le plan de ton discours c’est la chose la plus importante à mémoriser. Et les dessins vont faciliter leur mémorisation grâce à ta mémoire visuelle. Quel dessin faire ? Tu as plusieurs choix. Ce dessin peut être une illustration du mot clé, ou une image qui va t’y faire penser. Par exemple parce qu’elle a une prononciation similaire ou que c’est l’image que tu te fais de cette idée dans ta tête. Si jamais tu ne trouves pas d’image pour illustrer ce mot, tu peux également le diviser en plusieurs  parties et associer un dessin ou un détail visuel à chaque syllabe.Tu peux aussi taper ce mot dans Google image pour avoir de l’inspiration !
  5. Puis pour chaque étape de ma structure, chaque grosse branche, je vais mettre en sous branche des mots clés qui vont représenter les sous-idées. Ce sont des arguments, ou des exemples. Le simple fait de faire ce travail va me permettre de mieux comprendre mon texte en faisant des connexions logiques entre les idées, et de l’apprendre sans m’en rendre compte.
  6. Ensuite, je vais me tester. En vérifiant que lorsque je lis les idées clés présentes sur les grosses branches autour de mon noyau, j’arrive à me souvenir des sous-idées correspondantes. Si il y a des sous-idées que j’ai oublié, je vais faire un petit dessin au dessus de sa branche, qui va représenter ce mot, comme pour les grosses branches.

Dans le cas d’un discours, tu peux rajouter dans ta map pour t’aider :

  • Le début de la première phrase des paragraphes, pour t’aider à te lancer.
  • Les passages les plus complexes dans leur formulation.
  • Les passages que tu as du mal à mémoriser, sur lesquels tu butes à chaque fois que tu récites. Mais assure-toi avant de faire ça, de les avoir bien compris. Car souvent c’est l’incompréhension qui est à l’origine de difficultés de mémorisation.
  • Les blagues
  • Les citations
  • Les mots à utiliser pour faire des rimes si tu fais un texte musical
  • Les mots ou formules percutantes, sorte de slogan, que tu veux absolument utiliser pour faire un effet fracassant
  • Et surtout, surtout, surtout, si tu as l’intention d’apprendre ton texte par cœur, mets dans ta map tes transitions entre tes paragraphes. Prends les derniers mots du paragraphe,  et les premiers mots du paragraphe suivant. Écris-les sur ta map et associe-les avec une couleur, ou une flèche. Tout en faisant un dessin pour chacun d’eux pour t’assurer de les mémoriser. S’il y a un dialogue dans ton discours, mets toujours de la même manière dans ta map les transitions entre le dernier mot prononcé par une personne et les premiers mots de celle qui lui répond.

Pour t’aider à visualiser ce à quoi ressemble une map, voici un exemple de map que j’ai faite. Elle traite des différentes techniques humoristiques décrites dans le livre « Ecrire un one man show et monter sur scène » de Christine Berrou :

Le logiciel que j’utilise pour faire mes maps en ligne s’appelle Coggle, et il est gratuit.

Toutefois, j’utilise Coggle surtout pour organiser mes idées avant de rédiger un texte.

Pour ce qui est de la mémorisation, j’ai remarqué que je mémorise bien plus efficacement lorsque je fais ma map à la main, donc c’est ce que je te conseille.

Comment mémoriser ta map ?

  1. Pour mémoriser ta map, cache-la et revisualise-la dans ta tête. Pars de la partie droite en haut et demande-toi : « Quels dessins il y avait dans la première grosse branche, et à quel idée il correspondait ? Quels étaient les dessins présent dans cette partie et ses sous-parties et à quelles idées ils correspondaient ? » etc… De cette manière tu vas te remémorer la composition visuelle de ta map. Avec ses dessins, et donc les idées qui y correspondent. C’est un outil qui va te servir de bouée de sauvetage si jamais à cause du stress tu perds le fil de ton discours. Tu pourras alors revisualiser ta map dans ta tête, et les dessins correspondant à tes idées. Tu vas alors retrouver les idées que tu avais oublié. Tout simplement parce qu’il t’est plus facile de te souvenir d’une image que d’un texte. Mais attention, il ne s’agit pas de prendre ta map et de la lire, mais de la visualiser dans ta tête.
  2. Pour les informations que tu as oublié, tu changes le dessin correspondant, ou tu en rajoutes un dans ta map.
  3. Puis tu répéteras ce processus au bout d’une heure, d’une journée, d’une semaine, et d’un mois. Car c’est au bout de ces laps de temps qu’une information a besoin d’être révisée pour être enregistrée. Sinon, tu auras fait tout ça pour rien.

Comment utiliser la map lors de ton discours

Une fois ta map en tête, il te suffit d’expliquer au public chaque branche et sous branche avec tes mots. Dans le cas où tu optes pour la présentation naturelle et spontanée.

Visualise ta map dans la salle

Si tu as la possibilité de te rendre à l’avance dans la salle dans laquelle tu feras ton discours, tu peux mettre en place une autre bouée de sauvetage qui t’aidera si jamais tu perds le fil pendant ton discours.

Prends chaque dessin de tes grosses branches étapes, et associe-les à l’avance à un endroit ou objet de la salle que tu verras lorsque tu feras ton discours.

Il te suffira de regarder cet endroit, et tu te rappelleras que tu y as visualisé telle image. Et cela te rappellera l’idée que tu dois dire.

C’est une astuce que tu peux choisir d’utiliser ou non. Car parfois le simple fait d’avoir fait la map et de la relire, même sans les dessins suffit pour mémoriser ta structure.

Tu peux également associer une idée ou une image à un geste que tu auras prévu de faire lors de ton discours.

Utillise la map même lorsque tu apprends mot à mot

Je te conseille d’utiliser la map pour apprendre la structure de ton texte. Même si tu comptes apprendre mot à mot avec la technique que je te donnerai en suivant.

Pourquoi ? Imagine que tu aies fait un travail de mémorisation mot à mot, mais que face au public  tu as une absence et que tu oublies tout. Grâce à la map que tu as en tête, tu connais quand même la structure de ton texte. Tu peux alors l’expliquer avec tes mots.

Ce sera toujours mieux que de perdre tes moyens et t’enfuir de la scène parce que tu as oublié ton texte ! Ou que d’improviser totalement au hasard !

Se préparer à l’improvisation spontanée

Et là, un problème peut se poser. Il est possible que tu te dises : « Oui d’accord, il y a des gens qui quand ils parlent « avec leurs mots » ont la classe, mais moi je ne trouve pas que ma manière naturelle de parler soit incroyable…« 

Solutions : l’immersion et l’imitation

Je comprends ce doute. On est pas tous nés capable d’improviser de manière charismatique. Mais la bonne nouvelle, c’est que même ça, ça s’apprend !

Pour apprendre à parler spontanément de manière plus élaborée, il faut faire la même chose que lorsque tu apprends une langue. Le même processus que nous avons fait pour apprendre à renforcer la musicalité de ton discours.

Tu vas utiliser l’immersion et l’imitation, pour t’imprégner des manières de parler des personnes qui te plaisent.

  1. D’abord définis les personnes dont tu veux imiter la manière de parler, les expressions utilisées, l’intonation, etc…
  2. Puis passe-toi un extrait vidéo (ou podcast) dans lequel cette personne est en train de parler. Avec le texte de l’extrait sous les yeux, tu vas répéter le texte en même temps que cette personne en l’imitant, comme une sorte de karaoke. En répétant cet exercice avec différents extraits tous les jours, tu t’imprègneras de cette manière de parler.
  3. De la même manière, écoute régulièrement des extraits des gens dont tu voudrais avoir la même manière de parler. Tu verras que petit à petit tu t’en imprégneras, comme lorsque tu t’immerges dans une langue.

C’est grâce à tes neurones miroirs, qui vont te faire adopter les mêmes comportements par imitation que ceux que tu observes régulièrement.

C’est grâce à eux que plus tu t’exposes à des gens qui s’expriment bien, plus la qualité de ton expression va augmenter.

Et c’est valable également pour l’écriture de tes discours : plus tu liras des livres, plus tu renforceras ta « plume », ta « patte ».

Tu peux également utiliser cette méthode pour apprendre non pas un mais plusieurs modes d’expressions spontanés différents, ce qui va te permettre de rajouter des variations dans ton discours même lorsque tu improvises.

Mémoriser mot à mot

Pour ce qui est de la mémorisation mot à mot, jusqu’à très récemment je n’arrivais toujours pas à mémoriser efficacement. J’avais toujours besoin de chercher mes mots lorsque je faisais mon discours. Ce qui m’a porté préjudice lorsque je participais à des concours. Mais j’ai trouvé une solution simple et efficace.

L’enregistrement vocal

Je m’enregistre en train de lire un texte. Puis je me repasse cet enregistrement des dizaines de fois.  En répétant mon texte en même temps que la voix de l’enregistrement.

  1. Au début, je dois écouter une phrase, puis mettre l’enregistrement en pause et répéter la phrase. Mais ensuite je remets l’enregistrement en arrière, et cette fois j’essaie de dire exactement la phrase au même moment.
  2. Puis j’écoute une minute de texte et j’essaie de le répéter en même temps. Je galère, puis je remets cette minute et je recommence. Et je fais ça pour chaque minute d’enregistrement. C’est comme apprendre une chanson.
  3. Une fois que j’ai appris ainsi chaque minute du discours, je remets l’enregistrement à partir du début. J’essaie alors de répéter  tout le texte en même temps que la voix de l’enregistrement. Et je fais ça plusieurs fois.
  4. Je peux aussi écouter mon enregistrement plusieurs fois dans ma journée, environ une dizaine de fois. Tout en faisant autre chose (lors d’un temps mort comme lorsque j’attends un bus ou que je fais la queue à la caisse de mon supermarché etc…)

La récitation en conditions extrêmes

Le meilleur moyen de réussir une prestation, ça n’est pas de tester ta mémorisation dans des conditions optimales. Mais de t’entraîner à la solliciter dans des conditions déstabilisantes comme lorsque tu seras devant un public, voire plus dures.

N’oublie pas que qui veut l’arbre doit viser la lune ! C’est pour ça que lorsque tu vas t’entraîner à réciter ton discours, tu peux te lancer différents défis.

Par exemple, dire parfaitement ton discours en courant, ou en sautant à cloche pied. Réciter ton discours deux fois plus vite, en chantant, avec un crayon dans la bouche, en jonglant, en dansant. Ou en faisant une activité qui demande de la concentration comme la cuisine, le ménage, etc. En plus, c’est un moyen amusant de t’entraîner !

Reprenons la métaphore avec l’apprentissage de la conduite. Une fois que tu as automatisé les gestes avec les pédales, il s’agit d’apprendre à les utiliser tout en te concentrant sur la route et en faisant tes vérifications.

Dans ton cas, il faut que tu t’habitues à réciter ton texte tout en tenant compte d’autres éléments qui vont intervenir lorsque tu vas faire ton discours.

Par exemple, tu peux t’entraîner à réciter ton discours face à une caméra vidéo et face à un miroir en te regardant dans les yeux. Tu vas ainsi t’entraîner à dire ton discours tout en croisant le regard des gens. Car cela peut être très déstabilisant si tu n’y es pas entraîné !

Et toi quelles sont tes astuces pour mémoriser ton discours ou ta présentation ?

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