comment être drôle

Comment être drôle dans un discours ?

Pourquoi apprendre à être drôle 

Un outil de persuasion

Apprendre comment être drôle quand tu fais un discours va te permettre de paraitre plus humain et sympathique aux yeux du public. Et tu sais que pour que le public ait envie envie d’écouter et de croire en ton discours, il faut qu’il t’apprécie.

Si les gens rigolent pendant qu’ils t’écoutent, cela signifie que tu as gagné leur attention. Tu suscites en eux des émotions positives, ce qui favorise tes chances de les convaincre.

L’émotion très forte provoquée par le rire va te permettre de renforcer les points cruciaux, les idées clés de ton discours. Le rire est donc le meilleur moyen de créer une relation avec ton audience, pour préparer le terrain à tes idées.

Un outil de bien-être

Un mode de vie enthousiasmant et amusant

Lorsque j’ai commence à écrire un one-man-show, j’ai réalisé que ce processus d’écriture améliorait mon bien-être au quotidien. Le principe du stand up, c’est de faire rire un public en parlant de sa vie.

Ainsi, lorsqu’on veut écrire un stand up, chaque journée est une potentielle source d’inspiration. Et pour avoir des aventures à raconter, il faut tenter de nouvelles expériences et oser se lancer dans l’inconnu. Je me disais :  » Aujourd’hui je vais vivre des situations, et elle me permettront d’écrire de nouveaux textes qui feront rire les gens. Ma vie est un one man show, et tous les jours c’est à moi de récolter et d’assembler les pièces du puzzle de mon futur spectacle. »

Développer un sens de l’observation qui nous fait du bien

Écrire des discours drôles basés sur ma vie m’a alors permis de déplacer ce sur quoi je me focalise.

Si je passe ma journée comme si j’étais un caméraman de film dramatique et que je passe mon temps à chercher ce qui va mal autour de moi, je finis ma journée déprimée.

Mais si je passe ma journée comme une caméraman de comédie, alors je peux vraiment m’amuser. 

Dédramatiser

Grâce à l’écriture humoristique, je prends ma vie sous un autre angle. Non pas comme celui de la victime d’un problème, mais comme celle qui le transforme en opportunité.

Je me dis, tel évènement m’a causé de la souffrance, mais moi je vais le transformer en un contenu qui fera rire un public et me rendra sympathique à ses yeux. J’arrive à rire des situations vraiment ridicules qui m’arrivent, car je me vois d’un point de vue extérieur.

Je focalise toute mon attention sur le fait de l’écrire, plutôt que de me lamenter dessus. Par exemple, il y a peu de temps j’ai renversé une tasse de thé sur mon ordinateur, ce qui m’a coûté 600 euros de réparation. Lorsque les gens entendent ça, ils me disent : « Oh t’as dû péter un câble », et moi : «  Non, j’en ai fait un sketch ! ».

Un discours, c’est un moment. Créer un discours inoubliable, c’est créer un moment inoubliable à faire vivre aux autres. Et c’est ça qui me plaît. 

Ainsi une situation désespérée actuelle, comme casser son mac avec une tasse de thé peut être source d’une situation magique future, comme faire rire un public en racontant cette histoire. 

Apprendre à faire rire

Les règles du jeu

Savoir rire de soi, c’est donc un pouvoir libérateur. 

Mais il y a cette croyance que pour faire rire il faut être une personne très charismatique, que l’on doit être né comme ça. Il existerait une sorte de monopole de cette capacité à faire rire.

En réalité faire rire ça s’apprend.  Le rire est l’effet d’un mécanisme, que l’on peut activer en appliquant des règles et des techniques.

Une fois que tu les auras apprises, tu seras surpris de constater à quel point le one-man-show est technique. Et tant mieux, car cela signifie que faire rire est accessible.

En plus, tu verras que tu n’as pas besoin d’ appliquer toutes ces techniques  pour faire rire un public ou te sentir mieux. Tu pourras choisir d’utiliser celles qui te correspondent le mieux.

Mais pour pouvoir choisir ses cartes humoristiques, il faut avoir le paquet, et connaitre la signification de chaque carte.

C’est là tout l’enjeu de cet article, qui est le début d’un parcours visant à t’enseigner comment écrire un texte humoristique.

Afin que tu puisses rendre tes discours plus captivant, tout en améliorant ton bien-être quotidien.

Comment rendre ton quotidien comique ?

Etape n°1 : Récolte toutes tes idées

comment être drôle

Lorsque j’écris un texte humoristique, je démultiplie mon nombre d’idées de manière très simple. Je collecte toutes mes pensées et réflexions, un peu comme Dumbledore avec sa pensine.

C’est un réflexe que j’ai pris : dès que j’ai une idée, je l’écris. Sans me demander si elle est bonne ou mauvaise. Je traite chaque idée comme une personne qui, pour s’exprimer et libérer sa parole a besoin de savoir qu’elle va être écoutée et qu’elle ne sera pas jugée. 

Au cours de ma journée, j’ai donc toujours un support sur moi sur lequel je peux écrire si jamais une idée me vient. Et c’est ainsi que j’ai libéré ma créativité.

Je me suis également rendue compte que quand je me mettais devant une feuille blanche aucune idée ne me venait. Par contre, dès que je faisais autre chose, mon cerveau faisait des connexions humoristiques avec ce qui m’arrivait.

Je me disais : « Qu’est-ce qui est drôle autour de moi ? Quelle situation je peux exploiter pour faire rire dans un discours ? ».

Mon cerveau fonctionnait en mode moteur de recherche pour répondre à cette question, avec ce qu’il observait autour de lui. J’ai réalisé que petit à petit je me suis programmée à voir le comique dans mon quotidien. Je suis toujours à l’affût de nouvelles idées, et dès que j’en aperçois une, je l’attrape, comme un chasseur de pokemon ! J’ai ainsi développé non pas une oreille musicale, mais une oreille comique. 

 


Ce que tu dois faire concrètement : 

  • Aie toujours un carnet sur toi dans lequel tu peux noter tes idées. Lorsqu’une idée te vient, écris-la tout de suite ! Peu importe si tu la trouves bonne ou mauvaise.
  • Ne reste pas passif devant une page blanche à attendre que les idées viennent ! Adopte le mode de vie d’un Yes Man ou d’une Yes Girl. Rencontre de nouvelles personnes et échange avec elles, lis des livres ou regarde des films de différentes catégories, teste de nouvelles activités dans ton quotidien. Bref sois curieux et ouvert à la nouveauté ! C’est ce qui déclenchera de nouvelles idées qui te serviront de matière de base dont tu développeras ensuite le potentiel comique.
  • Prend l’habitude d’observer ce qui t’entoure d’un point de vue extérieur, dans le but d’en chercher le potentiel comique. En te disant « Qu’est-ce qui est drôle autour de moi ? ». C’est normal que ce point soit encore un peu flou pour toi, et la partie qui suit va t’aider à l’éclaircir.

Etape n°2 : Rendre une situation comique grâce aux techniques du rire

comment être drôle

Lorelai Gilmore et Jake Peralta sont mes personnages de séries préférés. Leur point commun ? Peu importe la situation dans laquelle ils se trouvent, ils font avec ce que la vie leur donne et rebondissent dessus comme prétexte pour créer un moment drôle. C’est bien plus plaisant de vivre comme ça, non ?

Le problème, c’est que personne ne t’a appris comment déclencher le rire.

Et puisque tu ne connais pas ses leviers, tu ne vois qu’une infime partie du potentiel comique de ton quotidien.

Nous sommes des illettrés du rire : nous ne savons ni lire ni exploiter les signaux qui nous entourent. Il faut donc d’abord comprendre ce qui rend une situation comique. 

La structure d’une vanne

Voici comment comprendre la structure d’une vanne, c’est-à-dire d’une phrase qui va provoquer le rire.

 

Lorsque tu es en conversation vidéo avec quelqu’un sur Facebook, tu as la possibilité d’ajouter des filtres qui vont déformer ton visage. Tu peux aussi le déguiser avec des moustaches de chat ou le mettre dans un autre contexte en arrière-plan comme une expédition dans l’espace ou une plage hawaïenne.

 

De cette manière, tu fais rire la personne en face de toi pour deux raisons. D’abord parce que tes traits sont exagérés. Ensuite parce qu’elle ne s’attendait pas à te voir dans ce contexte ou dans ce déguisement, elle a donc été surprise.

 

Le même principe s’applique à une vanne : on part d’une idée, de n’importe quel fait qui t’es arrivé dans ton quotidien, qui n’est pas forcément drôle, qui est neutre. Comme un simple visage. C’est ce qu’on appelle le contexte, nécessaire à clarifier pour comprendre la vanne. Il répond aux questions : qui, quoi, où, quand, comment ?

 

Puis on va y appliquer un filtre qui va déformer et détourner ce fait, ou le montrer sous une autre perspective ou dans un autre contexte. C’est ce qu’on appelle la pirouette.

 

Enfin il y a le résultat final : une fois que l’on a appliqué le filtre à ton idée, celle-ci est devenue totalement exagérée et/ou surprenante, ce qui va provoquer le rire. C’est ce qu’on appelle la chute.

Comique d’observation

Le comique d’observation met le doigt sur un fait de la vie quotidienne que l’on a tous admis et que l’on a tous en commun, et que l’on exécute sans réfléchir. Puis il prend de la distance et propose une réflexion dessus, qui va constater et extrapoler l’absurdité de ce fait.

 

Le comique d’observation met donc le doigt sur un phénomène absurde et le révèle au public en deux étapes :

 

  • Le constat, qui équivaut au contexte.
Ça me fascine de voir que le succès des émissions de merde tient juste grâce à des gens qui te disent : « Non mais justement moi je regarde juste pour voir à quel point c’est de la merde ! « .
  • L’extrapolation : on va le sortir de son contexte et l’exagérer pour en tirer une conclusion comique.
Mais vous êtes nombreux à faire ça quand même ? C’est un problème. Ou alors la merde t’intéresse vraiment. T’es merdologue peut-être ? Quand tu vas au resto tu demandes ce qu’il y a de plus dégueulasse pour voir parce que ça t’intéresse ? Tu te lèches les babines en regardant le menu comme ça en te disant « Ah qu’est-ce que je vais chier demain !  » C’est ça ton truc ?
Tu peux aussi confronter deux constats pour avoir une observation comique. Mettre en parallèle et combiner deux visions d’un même fait permet alors de faire rire.

 

Par exemple, lors d’une attaque de serpent Trevor Noah montre la différence de réaction entre une mère et un père, quand leur enfant au lieu de s’enfuir reste immobile face au serpent. Et il faut aller le chercher.
C’est là qu’on voit la différence entre un mère et un père. Parce qu’une mère courrait sans réfléchir : « Je suis prête à mourir pour mon enfant. Attaque-moi serpent. »
Un père veut aussi le sauver mais il se dit : « Oui je veux le sauver… Mais je veux pas mourir. Je veux pas mourir parce que cet idiot m’a pas suivi quand j’ai couru. »
Le public se dit : « C’est exactement ça, il décrit parfaitement cette situation. C’est vrai je ne m’étais pas rendue compte à quel point c’est absurde et drôle quand on y réfléchit. « 

 

Cet humour fonctionne parce que le public aime qu’on lui parle de lui, il aime rire de sa propre vie.
C’est le fondement du succès des pages Facebook comme Meme décentralisés, qui va appliquer la technique du comique d’observation au quotidien des gens qui vivent dans la campagne. En faisant référence à leurs expressions et à leur quotidien.

comment être drôle

Un des moyens de transcender un fait quotidien et de le rendre plus drôle que nature, est donc de mettre en avant son côté absurde grâce à l’extrapolation.

Ce que tu dois faire :

  • Prends un moment de ta journée ou un fait général de ton quotidien et raconte le en le grossissant, en en faisant des caisses, en exagérant chaque aspect. Va le plus loin possible dans l’exagération.
  • Pars d’un fait quotidien et montre son absurdité. Puis tu exagères en faisant des hypothèses sur pourquoi ce fait existe, ou pourquoi on se comporte comme ça.
  • Pour t’aider tu peux utiliser la généralisation « chaque fois que, toujours, tout le temps », l’énumération « soit », l’hypothèse « ou alors, peut-être ». 

La caricature

Il s’agit d’exagérer au maximum les traits de caractère d’une personne. Cela fonctionne comme pour le comique d’observation. On va constater quelque chose sur une personne puis on va l’extrapoler, l’exagérer.

 

Par exemple en répétant plusieurs fois une phrase souvent dite par ce genre de personne.

 

L’exemple de Trevor Noah cité précédemment est un bon exemple de caricature. Il exagère la différence de comportement entre les parents en exagérant l’abnégation de la mère prête à tout pour sauver son enfant : « Attaque-moi serpent ! » et l’égoïsme du père qui veut le sauver mais veut aussi sauver sa peau : « Oui je veux le sauver… Mais je veux pas mourir. »

Ce que tu dois faire

Entraîne-toi sur les gens qui t’entourent. Observe leur comportement : Quelles expressions ils utilisent souvent ? Quel est le geste, la manie qu’ils ont fréquemment ? Quel est leur trait de personnalité le plus exacerbé ? Quels adjectifs les qualifient ? Et comment tu peux exagérer ces traits au maximum pour que ce soit drôle ?

C’est tellement… que….

Cette technique est structurée en trois parties : On a un sujet, puis on va dire une extrapolation sur ce sujet sous la forme « (Sujet) est tellement (extrapolation) », et enfin on va justifier notre propos avec un fait qui prouve l’extrapolation  : que…. (conséquence). C’est la structure utilisée par une des célèbres vannes de Bridget Jones :
Vous êtes tellement odieux que si travailler ici signifie être à quelque pas de vous alors je préfère passer mes journées à torcher le cul de Saddam Hussein !

Ce que tu dois faire :

  • Fais une liste de sujets et d’adjectifs (physiques ou comportementaux), et choisis un sujet et un adjectif au hasard. Tu as ton affirmation.
  • Écris différentes manières de justifier cette affirmation. Par exemple si tu tires « ton père » et « poilu », tu dois faire plusieurs phrases qui commencent par « Ton père est tellement poilu que… »
  • Entraîne-toi à cet exercice d’écriture seul ou sous forme de jeu avec tes amis, pour t’entraîner à développer ton « oreille comique ». 

Comparaison

Il s’agit de comparer deux choses de manière à ce que le résultat de cette comparaison soit drôle car exagéré ou surprenant. On peut comparer deux choses en se basant sur une ressemblance physique ou comportementale.

 

Ou bien on peut comparer deux choses qui n’ont rien à voir mais qui ont un point commun qui fait rire. Parfois c’est le simple fait d’oser les associer qui est comique.

On attend l’arrivée du président. On fixe la porte en stressant. On la fixe car personne ne nous a donné l’heure exacte de l’arrivée du président, par sécurité. On n’a qu’une fourchette horaire, comme pour un colis.

Ce que tu dois faire

  • Regarde les objets autour de toi et entraîne-toi à les associer à quelque chose qui leur ressemble physiquement, ou qui a un point commun dans le sens plus abstrait, en t’aidant de l’expression « c’est comme ». Par exemple : « Cette tasse est vide, comme mon âme ».
  • Pose-toi les questions : « À quoi ça me fait penser ? À quoi ça ressemble ? Avec quoi je pourrais lui trouver des points communs pour que ce soit drôle et osé ? ».  
  • Prend l’habitude de tout comparer, de chercher des points communs physiques ou abstraits entre les objets et les personnes qui t’entourent. 
  • Repère sur Twitter ou Facebook les blagues ou memes qui sont drôles car ils ont comparé une situation quotidienne à une référence de film ou de série. Inspires en toi pour t’entraîner à comparer des situations ou personnes de ta vie quotidienne à des situations ou personnages fictifs. 
  • Rappelle-toi que les exercices ont pour but de se faire l’œil. Le but n’est donc pas que tes comparaisons soient drôles tout de suite. Il s’agit de prendre des automatismes d’angles de vue, de filtres à appliquer à ta réalité. Tu dois juste récolter toutes tes idées, drôles ou non, et ensuite tu feras la sélection. 

Les pieds dans le plat

Mettre les pieds dans le plat, c’est dire exactement ce qu’il ne fallait pas dire. Ça va permettre de surprendre et remuer l’audience, mais aussi de la décomplexer. Car on va dire tout haut ce qu’elle pense tout bas. On va verbaliser et dédramatiser les pensées inconvenables qu’elle peut avoir, ce qui va la soulager.

 

Pour t’initier à l’art de mettre les pieds dans le plat, je te conseille d’aller voir sur YouTube les best of des meilleures vannes de Laurent Baffie.

Ce que tu dois faire :

  • Repasse-toi dans ta tête les interactions que tu as eu dans ta journée.
  • Pense à ce qu’il ne fallait surtout pas dire à chaque personne avec qui tu as parlé. Qu’est-ce qui aurait pu l’offenser, ou te mettre dans une situation très délicate ou gênante ? Pense à toutes les choses qu’il aurait été très déplacé, inconvenable de dire, et écris-les. 
  • Imagine la conversation que tu aurais eu avec ces personnes si tu avais été incapable de mentir. Qu’aurais-tu dit si tu avais été obligé de parler sans filtre, en disant exactement tout ce que tu penses, et écris ces propos. C’est un moyen très simple de transformer toutes les interactions que tu as eu en quelque chose de très divertissant, que tu pourras utiliser dans tes discours. 

Le parallèle

Le parallèle confronte deux univers totalement différents, pour créer un troisième univers issu de ce mix entre les deux. Celui-ci sera comique car totalement incongru et absurde, et donc surprenant.

 

Tu peux également utiliser le parallèle pour faire une analogie qui va illustrer une idée de manière convainquante et amusante.
Le parallèle va alors te permettre de te moquer et donc de critiquer indirectement un type de personne, et de comportement.

 

Par exemple John Mulaney, pour se moquer de la manière dont les médias et l’opinion publique se comportent à l’égard de Donald Trump, compare son arrivée à l’Elysee avec celle d’un cheval qui se retrouverait dans un hôpital.

 

Cela fait rire, tout en lui permettant de faire une critique de manière détournée et amusante, et non pas moralisatrice.

 

Il y a trois types de parallèles :

Anachronique

Il joue avec les époques : un fait ou une personne d’une époque se retrouve dans une autre époque, ce qui va rendre la situation comique.

 

Beaucoup de films exploitent ce parallèle, qui est souvent le fil directeur de leur histoire. Une personne se retrouve à notre époque mais a des habitudes d’une autre période, qui pour elle semblent normales et qui pour nous sont choquantes. Ce qui crée des situations très drôles.
Par exemple lorsque dans le film Les Visiteurs deux personnages issus du Moyen-Âge prennent une voiture pour un monstre.

 

Ou lorsque dans Thor le héro se comporte comme un dieu dans un pub. Il lance une pinte par terre pour en demander une autre, et toute la salle le regarde comme s’il était fou.

Contextuel

C’est un fond dans une forme qui ne lui est pas appropriée. Si tu veux chercher de l’inspiration, il y a une série qui est experte dans le jeu avec les formats en décalage avec le fond. Il s’agit de Community.

Dans Community, presque chaque épisode a un format différent. N’importe quel sujet, ou conflit minime qui a lieu dans une simple université est mis en scène comme s’il s’agissait d’un évènement dramatique, incroyable, etc.

Cette série est une mine d’or d’originalité et d’inspiration car le format exploite toutes les différentes manière de rendre un fait simple et normal totalement extravagant et exagéré, ce qui renforce l’effet comique.

Elle pourra te donner des idées, et surtout te donnera envie d’utiliser l’exagération pour rendre ton quotidien comique.

Par exemple, Community va utiliser le format d’un documentaire historique sur la première guerre mondiale pour raconter une bataille de coussins pendant tout un épisode, ou le format d’un film d’action sanglant pour raconter une bataille de paint ball.

Elle joue avec les champs lexicaux, et les expressions utilisées dans ce genre de film, en les utilisant pour raconter quelque chose qui n’est pas du tout dramatique, ce qui provoque le rire.

Je me suis rendue alors compte que le simple fait de repérer le champ lexical utilisé par un type de film (dramatique, fantastique, documentaire) , et l’appliquer à quelque chose de normal, est très efficace en terme comique.

Tu dois appliquer le même processus que lorsque tu veux rendre ton texte plus musical. Il faut apprendre à repérer les techniques utilisées (dans notre cas il s’agit du vocabulaire, des expressions et de la structure d’un format de film ou d’un univers), et les appliquer à ton texte.

 

Comportemental

Il s’agit d’adopter un état d’esprit dans une ambiance qui n’y est pas appropriée. À l’image de Roberto Begnini dans La vie est belle, qui se comporte comme s’il était en train de participer à un jeu alors qu’il se trouve dans un camp de concentration.

 


Ce que tu dois faire

  • Fais une liste de personnages, de contextes, d’époques, de comportements.
  • Choisis-en au hasard et raconte la situation si l’un se trouvait dans l’autre. Par exemple, que se passerait-il si un cheval se retrouvait dans un hôpital ?
  • Pour t’aider, liste le vocabulaire, les codes de langage et  le champ lexical que ces types de personne ou univers utilisent. Puis utilise les lorsqu’ils rencontrent. En plus de l’incongruité de la situation, jouer sur les différences de langage entre les univers va rendre la scène encore plus drôle. 

Rire de soi

Victimisation

Le comique de victimisation consiste à s’appitoyer sur ses problèmes, ou un événement dont est victime. Plus la personne est maladroite et aggrave son cas, plus c’est drôle.

 

En général ce personnage ne fait pas exprès d’être drôle. Il l’est malgré lui, à l’image de Bridget Jones.

Autodérision

L’autodérision consiste à rire de soi-même. On utilise l’humour soit pour nous sortir de situations qui nous mettent en difficulté, soit pour triompher de nos imperfections.

 

Le fait de savoir rire de tes problèmes ou de tes défauts te rend alors sympathique aux yeux du public. Car cela rappelle à l’audience que c’est ok de ne pas être parfait, et ça la décomplexe.

 

C’est une technique souvent utilisée au début des Ted Talk. Le conférencier raconte une anecdote qui met en avant non pas qu’il est génial, cool et brillant, mais le fait qu’il n’est qu’un simple humain. On peut prendre en exemple cet extrait du discours de Blanche Gardin lorsqu’elle reçoit son Molière de l’humour :

Je le savais… En même temps je suis la seule femme nommée l’année de l’affaire Weinstein. C’est l’histoire de ma vie, le jour où je reçois un prix, il n’a aucune valeur.


Ce que tu dois faire

  • Lorsque tu te retrouves en difficulté ou que encore une fois un de tes défauts a frappé, prends l’habitude d’écrire ce qu’il s’est passé, et pourquoi. 
  • Tu auras ainsi du matériel à disposition. Tu pourras alors le transformer pour le rendre comique en utilisant l’extrapolation pour caricaturer tes réactions ou exagérer tes difficultés. Bref, pour grossir le ridicule de la scène.

 

L’humour anglais

Une autre manière de rire des situations de la vie quotidienne est d’utiliser le second degré.
Le premier degré, c’est communiquer sans arrière pensée. On a l’intention de vraiment dire ce que l’on dit.

 

Avec le second degré ce que l’on dit ne reflète pas ce que l’on pense réellement.
L’ironie c’est alors dire l’inverse de ce que l’on pense, comme si on le pensait vraiment.

 

Pourquoi est-ce que je t’explique tout ça, alors que ça te semble évident ? Pour que tu puisses mieux comprendre comment fonctionne l’humour anglais.

 

En effet, l’humour anglais se base sur ce principe. Il permet de rebondir sur une interaction ou une situation sérieuse et la rendre comique en y réagissant avec une réponse absurde.

 

L’humour anglais c’est dire une réponse totalement anormale, ou un mensonge évident. Tout en restant très sérieux, comme si ce n’était pas une blague.

 

Ce « déni de second degré » va rendre l’interaction encore plus amusante. Cela permet de prendre à la légère une accusation et de se moquer d’elle, en faisant comme si on argumentait sérieusement avec des arguments ridicules, ce qui peut être très drôle.

 

C’est ce qui va faire sourire ton audience, car tu arrives à rire de la situation même lorsque tu es en mauvaise posture.

 

C’est souvent l’humour adopté par Hugh Grant dans ses films. Par exemple  dans L’amour sans préavis lorsque son assistante menace de démissionner à cause de son comportement :
– Vous êtes l’homme le plus égoïste de toute la planète !
– C’est ridicule ! Vous ne connaissez pas toute la planète…
Ou lorsque sa femme veut divorcer :
-Tu a été infidèle ! Tu couchais avec elle dans notre propre lit.
– Ben quoi ? T’avais toujours peur que je salisse le divan !
Il a du culot, et il surprend, et c’est ça qui fait rire.

Ce que tu dois faire

  • Repasse-toi en tête les interactions où tu t’es retrouvé en tort ou en difficulté, et les accusations que l’on a pu te faire. Imagine si au lieu d’utiliser le premier degré tu avais utilisé le second degré
  • Lorsqu’une personne te pose une question, imagine ce que tu aurais pu dire comme réponse qui aurait été totalement absurde, contre-intuitive. Quel mensonge évident aurais-tu pu faire ? Tout en restant de marbre comme si tu le pensais vraiment.
  • Tu peux aussi t’entraîner à répondre ironiquement dans la réalité, mais attention à ceux qui ne comprennent pas toujours le second degré ! Évite de t’entraîner sur ton patron ou ton prof !
  • Une fois maîtrisée, cette technique deviendra une habitude qui te permettra de rebondir dans toutes tes interactions pour faire rire tes interlocuteurs. Tu pourras alors raconter ces interactions, imaginaires ou réelles, dans un discours pour faire rire ton audience.  

J’espère que cet article t’a donné des idées pour faire rire dans ton discours en exploitant ton quotidien !

 

Si tu penses qu’il t’a apporté de la valeur, mets un pouce bleu et n’hésite pas à le partager et à laisser un commentaire !

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2 commentaires

  1. Bonjour Margaux,
    Merci pour ce article !
    Je ne suis pas du tout expert en humour et ça me parait tellement important pour faire passer efficacement un message.
    Avec cet article je vais partir sur de bonnes bases 😉

    1. Coucou Damien 😀
      Moi non plus je ne suis pas une experte en humour, mais je suis convaincue que tout le monde peut apprendre à faire rire ! 💪
      Ça me fait super plaisir de savoir que mon article va peut-être t’aider à rendre tes messages plus impactants 🤗
      Tiens-moi au courant de ton parcours humoristique 😉

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