Mémoriser pour impacter
Peut-être que je parle trop de mémorisation du texte…orateur Steve Jobs
Mais c’est tellement important, si tu savais !!orateur Steve Jobs
Alors pour la dernière fois, je vais t’embêter avec ça, tout en partant un peu dans tous les sens. orateur Steve Jobs
(J’espère que tu me pardonneras)
Pour commencer, souvent ceux qui ne font pas de théâtre et qui n’ont pas forcément besoin de connaître un texte par coeur ont des notes au moment de leur présentation.
Mais ils ne se rendent pas compte de la différence d’impact qu’on peut avoir quand on maîtrise vraiment un texte.
Parce que si tu apprends suffisamment ton texte pour pouvoir t’en détacher, tu vas être capable, même en situation de stress, de le ressortir parfaitement.
Et c’est là que tu vas pouvoir jouer avec ton texte et t’amuser avec le public.
C’est là que tu vas être beaucoup plus captivante et te démarquer des autres.
Parce que les autres, quand ils apprennent à parler en public, cette étape-là ils la bâclent.
Ils vont préparer un texte super, ils vont travailleur leur technique, leur diction à la limite, leur gestuelle, faire des échauffements…
Mais quand ils vont arriver face au public ils vont quand même lire un peu leurs notes.
Du coup ils n’arriveront jamais à atteindre ce stade où tu réussis à totalement te décrocher de ton texte pour arriver à quelque chose d’autre.
Cet autre niveau-là, c’est ce qui va faire de toi quelqu’un de tellement plus éloquent que les autres.
Les gens qui présentent les produits Apple leur script ils le connaissent à la perfection.
Ils ont pas leurs notes sous les yeux pour vendre. orateur Steve Jobs
Donc si tu veux te vendre et que tu veux vraiment avoir un autre niveau de public-speaking…
Il faut que tu connaisses tellement bien ton texte que t’as même plus besoin d’y penser.
Tant que t’auras encore besoin de ton texte et de le lire, tu seras pas à ce niveau-là.
Tu pourras faire quelque chose de bien, certes, mais tu réaliseras jamais ton plein potentiel oratoire.
Alors comment faire ?
Pour ce qui est de la mémorisation j’ai plusieurs techniques.
Déjà en général je mappe mes textes parce que ça me permet de voir mieux organiser et structurer mes idées.
Et ça me permet de le mémoriser en utilisant la mémoire visuelle.
C’est la première étape : je le mappe mon texte et ensuite j’apprends la map.
Je la relis plusieurs fois, et cette map va aider mon cerveau à mémoriser les informations de ma présentation beaucoup plus facilement. orateur Steve Jobs
Mais j’en ai déjà parlé souvent, j’ai déjà écrit un article là-dessus, tu peux le trouver en cliquant ici.
S’enregistrer avec la voix la plus neutre possible
Ensuite une fois que j’ai fait ça je vais m’enregistrer en train de dire mon texte.
Là ce qui est super important c’est que je m’enregistre de la manière la plus neutre possible.
Parce qu’ensuite je vais réécouter cet enregistrement plusieurs fois, pour m’en imprégner.
Or si je commence à l’enregistrer avec une certaine musique, une certaine manière de le dire, je risque de l’apprendre par coeur avec cette interprétation et je pourrai plus jamais m’en dissocier.
Ce sera très difficile pour moi, une fois mon texte appris avec cette musique, de l’interpréter de manière différente.
Donc les profs au Cours Florent ce qu’ils nous disent c’est d’apprendre nos textes de manière neutre.
Mais ils ne nous disent jamais vraiment comment le faire.
Ce qui compte c’est de le dire avec la voix la plus neutre possible.
Tu dois lire le texte comme si tu lisais une page de dictionnaire.
Et parfois il faut s’y reprendre à plusieurs fois. orateur Steve Jobs
Par exemple quand j’ai du apprendre une scène en langage soutenu, sans m’en rendre compte quand je me suis enregistrée j’ai dû le faire avec une musique.
Parce qu’ensuite en répétitions quand je jouais je n’arrivais jamais à me dissocier d’une certaine manière de le dire.
C’est pour ça que c’est hyper important d’apprendre ton texte de la manière la plus neutre possible.
orateur Steve Jo
orateur Steve Jobs
Faire des italiennes lentes et articulées
Ce que je fais pour m’assurer que ce soit neutre c’est aussi de répéter en faisant des italiennes d’une manière particulière.
(Si tu ne sais pas ce qu’est une italienne, je t’invite à lire cet article)
En fait quand je fais ces italiennes, je m’entraîne à dire le texte le plus lentement possible et en articulant bien.
Ce qui me permet de me dissocier un peu de toute éventuelle musique que je pourrais avoir.
Donc quand on fait des italiennes il ne faut pas les faire avec une interprétation.
Repeat please
Bref, pour apprendre un texte mot à mot à la perfection, je m’enregistre sur un dictaphone en train de le dire, et ensuite pendant que je fais mes tâches ménagères j’écoute l’enregistrement en boucle.
Au bout d’un moment je vais remettre l’enregistrement depuis le début et je vais essayer de dire les phrases en même temps que la voix de l’enregistrement les prononce.
Donc évidemment il faut s’y reprendre à plusieurs fois.
C’est à dire que je mets une phrase, je la dis avec un petit temps de retard à chaque fois, ensuite je remets du début je redis avec un petit temps de retard jusque’à ce que ce soit au même moment.
Et je fais ça bout par bout.orateur steve jobs
Par exemple pour un texte qui dure 3 minutes je ne vais pas faire 3 minutes puis ensuite remettre du début jusqu’à la fin.
Non, je vais prendre 10 secondes par 10 secondes.
C’est un travail minutieux certes, ça prend du temps sur le coup.
Mais sur le long terme ça va vraiment te permettre d’apprendre de manière très efficace, au mot près.
Et ça va être très pratique pour apprendre n’importe quel type de texte, même un dialogue !
L’enregistrement pour apprendre un dialogue
Par exemple si tu dois connaître un dialogue, tu peux enregistrer le dialogue en entier en changeant ta voix quand tu fais les répliques de ton partenaire.
Moi ça m’a énormément aidé d’écouter les enregistrements de mes dialogues parce que du coup j’avais vraiment une vision globale de mes répliques, de celles de mes partenaires, et de la manière dont le dialogue était construit et rythmé.
Pour autant je n’apprenais pas les répliques de mes partenaires.
C’est juste que je savais exactement comment était construit le dialogue, et ce qu’on allait globalement répondre à mes répliques parce que je l’entendais dans l’enregistrement.
Et surtout je savais à la fin de la réplique de mon partenaire, quels étaient les derniers mots de sa réplique et donc à quel moment précis je devais rebondir sur ce qu’on me disait.
L’astuce pour donner du rythme
Ce qui permet d’avoir du rythme beaucoup plus rapidement quand on joue avec quelqu’un.
(Plutôt que d’attendre pendant plusieurs secondes quand l’autre a fini sa réplique avant de capter que c’est à toi de parler.)
D’ailleurs petite parenthèse par rapport à ça, quand je fais la map d’un dialogue, je mets toujours dans la map en branche principale les derniers mots de la réplique juste avant la mienne.
Comme ça je sais exactement quand c’est que moi je dois répondre.
Dit comme ça, c’est des petits détails.
Mais c’est hyper pratique parce que par exemple quand on va jouer et répéter avec quelqu’un on va vraiment pouvoir répondre du tac au tac.
La personne va dire comme dernier mot « blablabla… lumière » et paf dans ma tête je me rappelle « ah il a dit ce mot-là ça y est c’est à moi de répondre ».
Et là paf je sais que c’est à moi de répondre direct.
Au début c’est une bonne aide parce que ça permet de bien mémoriser son texte, comment répliquer à l’autre, et ça permet dès le début de donner du rythme.
Plus précisément, le rythme ça veut dire que quand on va jouer avec quelqu’un, on va pas mettre mille ans avant de capter que c’est à nous de répondre.
C’est comme si tu croisais quelqu’un dans la rue, qu’il ou elle te disait « Bonjour comment tu t’appelles » et que tu le regardais et que t’attendais 4 secondes avant de répondre.
C’est pas réaliste, dans la vraie vie tu réponds direct.
D’ailleurs les profs au Cours Florent nous disent souvent qu’on manque de rythme, c’est à dire qu’on manque de réponse du tac au tac.
Et attention parce que le rythme c’est pas à confondre avec le fait de parler trop vite.
Parce que le problème c’est qu’après quand les profs nous disent « donnez du rythme » les gens se retrouvent à faire des scènes en parlant hyper vite.
Mais c’est pas ça.
Étirer chaque phrase
En fait ce qu’il faut faire, c’est qu’il y a la personne qui te donne la réplique et tu sais que tu dois lui répondre du tac au tac, mais ensuite toi dans ta réponse tu vas étirer ta phrase.
C’est-à-dire que tu vas vraiment prendre le temps de bien parler, en articulant bien, en prenant le temps de t’exprimer, en prenant du plaisir.
Parce qu’il faut pas oublier qu’en général t’as pas beaucoup de temps pour être là face au public.
Après faudra laisser la place aux autres.
Donc quand c’est ton temps, prends-le.
Parce qu’après ce sera plus toi, ce sera plus ton moment.
Donc quand c’est ton moment profites-en.
Prends le temps comme si c’était la dernière fois.
Ça c’est ce que j’ai développé quand on a travaillé sur des monologues de cinéma.
Et souvent ceux qui passaient allaient trop vite, et moi aussi, on me l’avait fait remarquer.
Enchaîner fin de phrase et début de phrase
Alors j’ai appris à donner du rythme entre mes idées.
C’est-à-dire que d’une idée à l’autre vu que je faisais des maps je mettais un peu un temps entre chaque paragraphe.
Pour passer d’une idée ou d’une émotion à l’autre par exemple.
Mais ma prof voulait que je donne du rythme en enchaînant directement les idées et les paragraphes, c’est à dire les fins de phrases et les débuts de phrase.
Dès que t’as fini une phrase hop t’enchaînes sur l’autre.
Prendre le temps
Mais par contre tout le long de ta phrase tu vas étirer tu vas prendre ton temps.
Tu vas vraiment savourer chaque mot, chaque parole.
Tu dois pas tout le temps parler hyper lentement.
Mais effectivement quand tu prends ton temps et que tu parles lentement, ça te donne beaucoup plus de place pour donner de l’ampleur à la manière dont tu parles.
Pour te donner du temps d’interprétation.
Tu vas avoir beaucoup plus de puissance, d’impact, si tu prends le temps.
Parce que souvent tu vas vite parce que tu as peur, parce que comme ça tu pense que tu es plus efficace, que ça fait un petit effet, mais non.
La vitesse ça peut être sympa pour faire un petit effet crescendo.
Mais justement c’est sympa si c’est très dosé, s’il n’y en pas beaucoup.
Si tu fais des effets de rupture avec des allures beaucoup plus lentes.
Bref, la lenteur c’est ta meilleure amie.
Et prendre son temps c’est prendre en puissance.
Ça te permettra aussi de moins te tromper : sur la diction, sur le texte etc…
L’arme fatale pour apprendre ton texte
Pour en revenir à la mémorisation, je vais te donner une autre technique qui est encore plus redoutable que le dictaphone.
Imaginons que tu ne connaisses pas du tout ton texte.
Et que tu aies un ami.
Cette personne, en face de toi, a ton texte sous les yeux et elle va te dire la première phrase.
Tu vas la répéter.
Et si t’as faux tu recommences en te faisant souffler la réponse si nécessaire.
Ensuite elle va te dire une autre phrase.
Et là tu vas dire la phrase que t’as dit avant plus cette autre phrase.
Et pareil faut pas que tu te trompes sinon tu recommences du début.
L’idée c’est « Mon partenaire me dit la phrase, je la répète, et ensuite on continue d’aller de l’avant dans le texte avec mon partenaire tout en revenant à chaque fois au début ».
(Hein ?)
Et à chaque fois qu’on se trompe la personne nous corrige et nous dit la bonne réponse, et on recommence du début.
(Ah d’accord !)
Ce système de soufflé/corrigé avec la personne en face de moi, ça m’a permis d’apprendre mes textes de manière très très rapide par rapport aux autres techniques.
C’est vraiment hyper efficace.
L’effet bourrage de crâne
Mais attention il y a un petit effet bourrage de crâne c’est-à-dire que ça peut être très fatigant au bout d’un moment.
Mais c’est toujours pareil, avoir fait ce travail là ça va être bénéfique.
Sur le coup ça bourre le crâne.
Mais si tu appliques cette technique à tout ton texte, tu vas voir qu’une heure plus tard tu pourras directement réciter ton texte en faisant beaucoup moins d’erreurs.
Et à force de faire cet exercice à des intervalles de temps réguliers, au bout d’un moment tu auras de moins en moins besoin qu’on te souffle.
Et surtout ça marche très bien pour apprendre des phrases très compliquées, très élaborées, celles qui posent le plus de problèmes.
Grâce à ça les phrases un peu difficiles, tu vas les maîtriser à la perfection, et t’auras vraiment l’air de savoir de quoi tu parles.
Si tu associes cette technique du soufflé-corrigé, avec le dictaphone, et avec la map mentale tout en faisant des italiennes à intervalles réguliers tu verras que tu réussiras à maîtriser parfaitement n’importe quelle présentation orale !
Laisse un commentaire si cet article t’a plu, sinon c’est pas grave ! 🙂
Ca à l’air si difficile de faire ces exercices !! Vous pensez que l’on peut mémoriser des textes de quelle taille grâce à eux ?
Est-ce que l’on peut mémoriser des scripts de vidéo Youtube ? Des poèmes ?
Bien sûr que tu peux mémoriser des textes très longs avec ces techniques, en apprenant un morceau du texte puis l’autre etc… Ce qui est difficile c’est d’essayer de tout apprendre par coeur parfaitement d’un coup, mais si tu laisses le temps à ton cerveau de digérer l’information et que tu fais ces exercices à intervalles réguliers, pas à pas, au bout de quelques jours tu auras tout ton texte en tête. J’ai mémorisé des textes de plusieurs pages en faisant comme ça, y compris des poèmes et des scripts 🙂